Le 9 novembre 2023, Prémisses lance une nouvelle édition de son dispositif de repérage et d’insertion. Cette édition se fait en partenariat avec le Théâtre Ouvert – Centre national des dramaturgies contemporaines, La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle, Le Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine, la Halle aux Grains – Scène Nationale de Blois et La Maison Maria Casarès pour soutenir un·e jeune auteur·ice en développement autour du dispositif Prémisses – écriture dramatique.
Depuis 2017, Prémisses accompagne à travers son dispositif de jeunes artistes dans la production de leur(s) premier(s) spectacle(s) afin de les aider à se structurer.
En ouvrant le dispositif aux auteur·ice·s, les structures accompagnatrices allient leurs expertises et compétences pour soutenir l’émergence d’un·e auteur·ice et pérenniser un modèle d’insertion adapté aux spécificités de leur statut et de leur activité.
Parmi les 66 dossiers de candidature reçus, 6 jeunes auteurs.ices ont été conviées à participer à la journée de sélection et à présenter une maquette de leur projet.
Lauréat.e.s
Marine CHARTAIN
Texte :
Feu du ciel
Tout se passe dans une zone périurbaine, sur la route qui longe l’ancienne ligne de chemin de fer. Tout se passe la nuit, au début de l’hiver.
Une étrange lumière apparaît dans le ciel et perturbe les habitants de la ville : Un jeune homme disparaît soudainement. Sa sœur, Dinah, arpente la ville à sa recherche. Avec son amie Charlie, elle tente de résoudre le mystère de cette absence. Les deux adolescentes sont plongées dans une nuit sans fin durant laquelle tout s’embrase.
Née en 1995 à Sartrouville, Marine Chartrain est écrivaine dramaturge. Après l’obtention d’une licence de Lettres et arts vivants à CY Cergy Paris Université, elle entre en 2016 à l’École Claude Mathieu où elle se forme en tant que comédienne. C’est là que naît son désir d’écriture dramatique. Elle écrit son premier texte, Soleil d’hiver puis en 2020, elle intègre le département d’écriture dramatique de l’ENSATT, dirigé par Marion Aubert et Pauline Peyrade. En 2021, elle écrit Lac artificiel. Ce texte bénéficie d’une bourse d’écriture de l’association Beaumarchais-SACD, est lauréat du comité de lecture des EAT et est éditée au éditions du Tapuscrit en mars 2023.
Raphaël GAUTIER
Texte :
La détente
Suzanne est professeure de musique au collège. Elle mène une vie paisible dans une maison située sur le bord d’une crique à l’eau exceptionnellement fraîche. La vie de Suzanne est bouleversée le jour où la destruction de la crique est annoncée. Une centrale nucléaire sera construite. Dans la région, un mouvement de contestation s’organise contre le projet. Mouvement massif qui, d’abord pacifique, se radicalise progressivement. La pièce raconte l’histoire de ce mouvement du point de vue de Suzanne qui, de paisible citoyenne, va se transformer en militante acharnée. En bout de course, Suzanne pressera la détente.
Raphaël Gautier est né en 1995. Après des études d’histoire, il entre à l’ENS de Lyon dans le département d’Arts du spectacle – Dramaturgies. De 2017 à 2020, il est élève à l’ENSATT dans le département des écrivain·e·s dramaturges. ll signe plusieurs textes de théâtre : La Grande Dépression, mis en espace par Maëlle Dequiedt à Théâtre Ouvert en 2022, coup de coeur du Bureau des Lectures de la Comédie-Française, et qui sera publié en 2023 chez Esse Que Editions ; Da Capo, mis en scène par Olivier Maurin en 2020 ; Les Oublieux·ses, qu’il met lui-même en scène avec la cie NYXs. En 2022 et 2023, Raphaël est associé à l’Espace des Arts – Scène Nationale de Chalon-sur-Saône. Dans ce cadre, il écrit La Détente.
Sélectionné.e.s
Leïla CASSAR
Leïla Cassar est écrivaine, dramaturge et doctorante. Formée à l’ENSATT, elle est l’autrice de L’Inhabitante, qui se centre autour de la précarité locative des femmes, mais aussi de pièce pour adolescent-e-s : Storytime pour la compagnie Ariadne et Les écailles pour la compagnie Aswi. Elle est lauréate du Palmarès Jeunes Textes en Liberté et de l’Aide à la création d’Artcena. Son écriture parle du désir, de l’intimité travaillée par le politique, de ce qui se cache dans les corps et sous les lieux, du mystère d’être soi.
Texte :
les choses qui n’ont pas de nom
Celle qui raconte l’histoire tombe amoureuse d’une autre femme, et développe une honte l’empêchant d’en prononcer un mot. Mais elle n’est pas la seule à vivre ce rejet de ses propres désirs. Les trajectoires de Sabah, Eva, Rachel, Adelaïde, Amira, s’entremêlent, amicalement ou amoureusement, se croisent et se séparent, toutes marquées par la honte. De celle-ci, elles recherchent les causes dans l’époque, dans les discours sociaux qui les ont environnées. Récit initiatique d’entrée dans l’âge adulte d’un groupe de jeunes personnes, où l’amitié prend une place prépondérante, ce texte questionne la possibilité de la prise de parole après un silence asphyxiant. S’y entremêlent euphorie collective et cheminement secret.
Padrig Vion
Padrig Vion, originaire de Bretagne, intègre en 2017 la Classe Libre du Cours Florent.
En 2019, il est reçu au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Il est formé dans les classes de Valérie Dréville puis Nada Strancar, et joue dans les créations de Simon Falguières, Camille Bernon & Simon Bourgade, Agathe Mazouin & Guillaume Morel, et enfin Claire Lasne-Darcueil. Parallèlement, il tourne au cinéma (pour Grand Corps Malade & Mehdi idir, Arnaud des Pallières), et se forme musicalement au Hall de la Chanson.
Sa première pièce, Drame Bourgeois, est jouée au Théâtre Ouvert lors du festival #ZOOM8 en mai 2023.
Texte :
Drame Bourgeois
Deux meilleures amies, Lomane et Mélodie, décident de mettre un terme à leur colocation et par la même occasion, à leur amitié.
Au fil des pièces de l’appartement désert qu’elles traversent une dernière fois pour s’assurer de n’avoir rien oublié, elles replongent dans les souvenirs, elles rejouent les temps forts et les lieux communs de leur histoire.
Cet ultime état des lieux pour essayer de comprendre où l’amitié est tombée en pièces.
Aïcha Euzet
Aïcha Euzet est écrivaine, comédienne et metteuse en scène. Elle est diplômée d’une licence de Philosophie et d’un master Création de spectacles vivants. Elle intègre le département écriture dramatique de l’ENSATT en 2018. NJËL – Aube à Thiaroye, son premier texte,est lauréat de la bourse Beaumarchais-SACD et de l’Aide nationale à la création de textes dramatiques ARTCENA. Route sans nom, le deuxième texte du triptyque NJËL, est lauréat du comité Collisions. De janvier à juin 2023, elle bénéficie de la bourse de Résidence d’Artistes au Théâtre National de la Colline pour l’écriture du dernier volet, Les Porteuses, qui questionne le rôle méconnu des femmes de tirailleurs sénégalais lors des premières conquêtes coloniales françaises.
Texte :
NJËL
Le triptyque NJËL traverse plusieurs faits de l’histoire coloniale française, le massacre des tirailleurs africains à Thiaroye en 1944, le génocide de la population malgache en 1947 et les histoires peu connues des femmes de tirailleurs, présentes dans les convois militaires lors des premières conquêtes coloniales en Afrique, à la fin du XIXe siècle. On entre dans cette Histoire par le prisme de Tubaab Julit, la blanche musulmane, qui se transforme en Mpamosavy Vazaha, la sorcière blanche, pour disparaître et ne devenir qu’une voix qui cherche le secret du passage dans le monde de l’au-deçà, où les vivants sont encore morts et attendent l’aube.
Lydie Tamisier
Lydie Tamisier est diplômée de L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre en écriture dramatique. Elle est l’autrice de Le Temps libre, ou la mélancolie de la fragile splendeur vitale, Fleurs séchées sur piano noir, ou encore Manger à Thionville. L’Odeur des tissus est son dernier texte. Il a été présenté au festival du Jamais lu à théâtre Ouvert en Octobre 2022 et fait partie de la sélection 2023 du comité Troisième bureau. Elle écrit régulièrement des commandes et travaille notamment avec le metteur en scène Rémy Barché, avec les auteurices Pauline Peyrade et Marcos Caramès-Blanco.
Texte :
L’odeur des tissus
Tout se passe dans une retraite que l’on pourrait dire spirituelle exclusivement destinée à des femmes. Claudia en est la dévouée directrice. Sept femmes, les sept résidentes, y cultivent gaiement leur reconnaissance et leur bienveillance à tous égards. Elles s’essayent, tant bien que mal, à l’art de la joie.
Photo © Willy Vainqueur