Une femme s’imagine poursuivie par une meute d’hommes, de loups et de chiens. Elle traverse un pont de pierre qui enjambe un fleuve pour leur échapper.
Cette poursuite, elle l’appelle la Cavale ; depuis qu’elle est petite, cette image d’elle fuyant cette horde lui revient à l’esprit et la paralyse. Elle ignore s’il s’agit d’un souvenir, d’un rêve, ou d’une menace, mais elle a le sentiment que cette peur, qui lui revient depuis si longtemps, est située au cœur d’elle-même. Une nuit, elle décide de l’affronter, de partir à la recherche de cette Cavale pour la comprendre.
Endolorie par une opération récente au crâne, terrifiée par les craquements et les ombres de la nuit, cette femme sort de chez elle et marche seule jusqu’au bord d’un cour d’eau où, équipée de sa lampe frontale qui lui permet d’éclairer l’eau et les arbres mouvants, elle tente de convoquer l’image familière de cette poursuite.
Tout au long du monologue, cette femme cherche à comprendre si elle a vécu la Cavale, si on lui a racontée, si elle n’appartient qu’à elle seule. Elle remonte aux sources-mêmes de la peur. En regardant les arbres se refléter dans le cours d’eau, elle réalise que la Cavale, cette fuite qu’elle convoque, n’est pas la peur spécifique d’une chose concrète et extérieure : c’est une peur plus vaste, plus profonde, la peur qui se loge en chacun de nous, un héritage intérieur qui ne nous est ni transmis par l’expérience ni par l’éducation mais par l’amalgame, sans notion ni langage, de toutes les peurs de ceux qui nous ont précédés.
DISTRIBUTION
Texte Noham Selcer
Mise en scène Jonathan Mallard
Avec Ambre Febvre
Scénographie Amélie Vignals
Création lumière Benoit Laurent
MENTIONS
Production déléguée Prémisses
Partenaires Maison Maria Casarès & Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet
Le spectacle sera créé au Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet le 13 novembre 2024