Prémisses
et le Jeune Théâtre National
Premisses et le Jeune Théâtre National organisent une nouvelle édition du dispositif d’insertion Prémisses au Théâtre de la Bastille en partenariat avec La Corte Ospitale (Italie), la Halle aux grains – Scène nationale de Blois, la MC2 : Maison de la Culture de Grenoble – Scène Nationale, Le Bercail – Outil de création, marionnette & arts associés, Le Manège Maubeuge – Scène Nationale transfrontalière, le Préau – CDN de Normandie – Vire, Le Quai – CDN Angers Pays de la Loire, Le Théâtre d’Orleans – Scène Nationale, Le Théâtre de la Bastille, Le Théâtre des Bains Douches, Le Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, le Théâtre-Cinéma et l’Ampli de Fontenay-le-Fleury, Les Bords de Scènes Grand-Orly Seine Bièvre.
Ce dispositif permettra à une équipe artistique diplômée d’une école supérieure d’art dramatique d’être accompagnée sur une période de 3 à 5 ans dans la production et la diffusion de ses créations, ainsi que dans la structuration administrative et le développement de sa compagnie au sein d’un territoire cible.
Le dispositif d’insertion se décline en permettant à une équipe :
- de bénéficier d’un accompagnement en production déléguée, administration et diffusion
- d’être accueilli et soutenu par les différents partenaires de l’appel à projets (résidence, co-production, diffusion…)
- d’être en relation avec des jeunes professionnel·le·s des métiers de la production participant aux journées de sélection et suivi par Prémisses tout au long de l’année
- d’être accompagné sur le développement et l’implantation de la compagnie sur un territoire conjointement choisi.
Étape 1
Pré-sélection
3 à 5 projets de création seront présélectionnés par un comité constitué des partenaires de l’édition et seront conviés pour une présentation de maquette de 20 minutes lors d’une journée de rencontre professionnelle qui aura lieu
le vendredi 13 septembre 2024
au Théâtre de la Bastille
Candidatures et calendrier
Les candidat·e·s doivent envoyer avant le 6 juin 2024 :
– Un dossier présentant l’équipe artistique, le projet de création et les étapes de travail
– S’il y a lieu, un lien vidéo, des photos de répétition ou de précédents spectacles
– Une lettre de candidature, esquissant la motivation et le(s) projet(s) artistique(s) de la compagnie en devenir.
L’envoi doit s’effectuer uniquement par mail à projets@premissesproduction.com
Merci d’indiquer comme objet de votre message :
Prémisses 2024 / le nom du projet.
6 juin 2024
Date limite d’envoi des candidatures.
1er juillet 2024
Annonce des projets présélectionnés.
13 septembre 2024
Journée de présentation des maquettes.
Étape 2
Sélection
Chaque équipe disposera d’un temps prédéfini en amont du 13 septembre pour installer et répéter sa maquette. La durée de la maquette ne pourra excéder 20 minutes et sera suivi d’un échange avec les professionnel·le·s present·e·s.
À l’issue de la journée de présentation les membres du jury constitué des partenaires de l’appel à projet ainsi que de profesionnel·le·s invité·e·s choisiront une équipe artistique qui intégrera le dispositif Prémisses pendant 3 à 5 ans à compter de septembre 2024.
Critères d’éligibilité
Les projets de création qui seront proposés devront :
– être présentés par des artistes sortant·e·s1 des écoles supérieures de théâtre françaises2 depuis 5 ans maximum : Promotions 2020, 2021, 2022, 2023, 2024 ;
– ne pas avoir été créés dans des cadres professionnels (hors restitution et travaux d’écoles) ;
– être portés par des équipes disponibles aux dates indiquées
Une attention particulière sera portée aux textes contemporains.
L’équipe artistique lauréate – Metteur en scène
Joaquim Fossi
Joaquim Fossi est né à Lisbonne en 1998. Parallèlement à ses études de Sciences Politiques, il choisit de suivre la classe préparatoire de l’ENSAD sous la direction de Gildas Millin. Il intègre en 2018 la promotion VI de l’Ecole du Nord où il travaille entre autres avec Alain Françon, Cyril Teste et Rémy Barché.
Depuis qu’il est sorti de l’école Joaquim joue dans les séries Home Jacking, Paris Police 1910 et dans les films deEmmanuel Poulain Arnaud, Philippe Lefebvre et Yvan Attal. Au théâtre il joue sous la direction de Guillaume Vincent (Vertige), Christophe Rauck (Richard II) et Macha Makeieff (Dom Juan).
Joaquim développe par ailleurs un activité d’illustrateur, de vidéaste et de plasticien. En 2023, avec l’aide du théâtre Nanterre-Amandiers, il crée La Carte du Tendre, une installation immersive dans le cadre de la Nuit des Musées. Il travaille aujourd’hui au développement de deux projets : Le Plaisir, la Peur et le Triomphe avec l’auteur Noham Selceret SMS avec la comédienne et metteur en scène Suzanne de Baecque.
Club Tendre est une association culturelle basée dans la région Hauts-de-France. Le Club héberge des objets de théâtre qui frisent avec d’autres médiums comme l’installation, l’illustration et le cinéma documentaire. Il est soutenu depuis sa création par l’Amicale de Production qui l’épaule dans son développement sur le territoire.
Projet lauréat :
Le Plaisir, la Peur et le Triomphe
Le matin du 13 janvier 2018, tous les habitants de Hawai se sont réveillés avec le même message sur leur téléphone : «MENACE DE MISSILE BALISTIQUE SUR HAWAI. METTEZ VOUS IMMEDIATEMENT A L’ABRI. CECI N’EST PAS UN EXERCICE». Pendant 38 minutes, tous ces gens ont cru qu’ils allaient être anéantis. Plusieurs personnes ont filmé et posté des vidéos sur internet : on y voit des familles, tétanisées, errer dans les rues, cherchant un endroit où un missile nucléaire ne pourrait pas les atteindre ; on y voit des gens pleurer, d’autres regarder le ciel, impuissants.
Au bout de 38 minutes, le 13 janvier 2018, les habitants d’Hawaï respirent. Le dispositif de défense avait été activé par erreur par un surveillant ayant confondu des vidéos d’exercice militaire avec ses propres radars.
Le Plaisir, la Peur et le Triomphe est une tentative théâtrale pour disséquer puis réinventer notre relation au désastre.
Les équipes artistiques – Metteur·euse·s en scène préselectionné·e·s
Le Groupe Caute
Le Groupe Caute est fondé en octobre 2023, à l’initiative de Julien Vella (mise en scène) et Jeanne Daniel-Nguyen (scénographie), par des artistes des deux dernières promotions de l’école du TNS. Ils pratiquent une écriture collective dans laquelle la dramaturgie n’est jamais dissociée du jeu. Les acteurs/musiciens ne sont pas seulement des interprètes, mais des créateurs – et des auteurs. Et les créateurs (scénographie, costume, régies, etc.) sont eux-mêmes, en concertation avec les acteurs, des improvisateurs.
Projet sélectionné :
L’homme sans qualités
L’homme sans qualités convoque une apocalypse de salon dont pourtant il se détache ou se désintéresse – ou comment l’opérette de fin du monde se défait et, sans grand retournement, s’ouvre à autre chose : un mystère. La pièce comprend une dimension épique (des histoires, celles des amours d’Ulrich, du meurtrier Moosbrugger, de l’Action patriotique, etc.) et une autre dimension dans laquelle toute histoire se dissout. Nous les tressons ensemble aussi bien par le jeu que par la musique. Le roman dresse une encyclopédie de la vie des capitales européennes à l’aube du XXème siècle : l’amour, l’économie, l’architecture, la politique, la culture, l’art de la guerre, toute une époque y est mise à l’épreuve. À près d’un siècle de distance, nous prolongeons ce geste avec les puissances du théâtre. Le texte de Musil est une tapisserie aux mille voix depuis laquelle le Groupe Caute travaille à inventer sa propre polyphonie.
Clémence Coullon
Clémence Coullon commence sa formation en 2018 à l’École Normale de Musique de Paris. Après des études au Cours Florent, elle rejoint le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dont elle obtient le diplôme en 2023. En tant que comédienne, Clémence Coullon a joué dans plusieurs longs-métrages De son vivant d’Emmanuelle Bercot et Ari de Léonor Séraille et dans la série En thérapie. En mai 2024, elle monte Hamlet(te), adaptation d’Hamlet de Shakespeare, lors des Premiers Printemps au TGP, Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis. Un film documentaire, Rue du Conservatoire, réalisé par Valérie Donzelli, retraçant les coulisses de cette création sortira le 18 septembre au cinéma .
Sa deuxième pièce Le Roi La Reine et Le Bouffon, histoire d’un conte burlesque, obtient le prix du public, festival de mise en scène du Théâtre 13.
Elle fera partie des prochaines créations d’Émilie Lafarge Fake de Claudine Galea et de David Clavel Le Dancing.
Une prochaine création Mon chat est queer et il aime les sextoys est en préparation. Une première résidence d’écriture a lieu au printemps à la Chartreuse, Centre national des écritures du spectacle.
Projet sélectionné :
Le Roi, la Reine et le Bouffon
Jouant avec les codes du conte, tout autant qu’avec ceux du drame – qu’il soit hugolien ou shakespearien -, Le Roi, la Reine et le Bouffon met en scène un trio burlesque et sarcastique de figures qui explorent joyeusement les rouages de la violence et de leur renversement. Farce cruelle et stylisée, la pièce suit l’enfermement de ces trois personnages, forcés à être isolés ensemble dans leur royaume, et les conséquences qu’a cette décision dans leur vie et dans leurs rapports amenant jusqu’à l’irréparable.
Défini par André Malraux, comme « la possibilité d’en abuser”, le pouvoir ici se donne à voir dans sa nudité tout autant que dans sa cruauté à travers une fable qui l’arrache à son naturalisme. Bouffon, roi et reine permettent ainsi de faire l’anatomie de la violence, celle de l’enfermement comme celle de la domination.
Mathilde Waeber
Après des études en Art & Design, une formation d’actrice au Conservatoire de Genève et à l’École du jeu, Mathilde Waeber entre en 2020 à l’École du TNS en section mise en scène. Puis intègre l’Académie de la Comédie-Française en 2023 pour une saison.
Cette même année, elle fonde avec Alex Ben Mrad, collaborateur.ice artistique et dramaturge, la Cie RÊVER L’OBSCUR, dont le nom vient du titre d’un essai de la militante éco-féministe Starhawk.
Pour elle,l’espace théâtral est un lieu protégé dans lequel nous pouvons collectivement rendre visible ce que l’espace social rend impossible à appréhender profondément : la violence, le genre, la sexualité, la folie, la mort. Au côté des acteur.ices, la metteure en scène convie des artistes venant d’autres pratiques comme la danse, la performance ou les arts plastiques. C’est un désir politique et sensible : elle envisage le plateau comme un territoire où des langages spécifiques se complètent et s’accompagnent dans leur quête de regard sur le monde.
Projet sélectionné :
Emma S., Hamlet et Martine
Emma S., Hamlet et Martine est une tentative d’approcher, par le théâtre, la réalité de la folie. Tant la réalité intime traversant les malades que les fantasmes qu’elle ouvre dans nos imaginaires, tant les productions littéraires qu’elle a engendrées que l’histoire de sa prise en charge.
Le spectacle est composé de trois parties.
La première partie s’ouvre avec une actrice porte la parole à nu du texte J’ai tué Emma S. écrit par Emma Santos en 1976. Elle y décrit son internement et la naissance de sa nécessité d’écriture. Cette écriture est accompagnée, simultanément, par une performance.
La deuxième partie renoue avec la représentation théâtrale. C’est une libre vision d’Hamlet. Six figures de la pièce ont été déplacées dans un hôpital psychiatrique. Au centre de l’adaptation, la mélancolie d’Hamlet, celle d’Ophélie, la condition historique de « l’insensé », le pouvoir.
La troisième partie consiste en la projection d’un film que j’ai réalisé cet hiver sur ma grande tante, Martine, atteinte de schizophrénie depuis ses 24 ans. Concevoir ce film, c’est aussi parler avec elle, l’écouter, créer un lien.
Photo dans l’ordre © Bastien Pascal © Willy Vainqueur, © Jeanne Daniel-Nguyen, © Patrick Fouque, © Jean-Louis Fernandez